L’épargne loto, un concept testé avec succès aux États-Unis

Aux États-Unis, vu les incertitudes économiques, l’épargne est en augmentation. Mais… Le Wall Street Journal rapporte qu’en 2007, les Américains ont économisé 57,4 milliards de dollars. Par contre, ils ont dépensé 92,3 milliards de dollars pour jouer au Loto, Powerball, à la roulette, au poker et autres jeux à gratter organisés par les différentes loteries et casinos des États.

Cela signifie donc que les jeux de hasard séduisent 2 fois plus que l’épargne. Une tendance qui effraie de nombreux économistes, alors que les Américains sont de plus en plus dépendants de la dette. Sir John Tempton, un mythe dans le monde des investisseurs, avait déjà averti il y a 20 ans : « ceux qui dépensent trop risqueront d’être dominés par ceux qui sont économes ». Les pays asiatiques qui détiennent pour plus d’un trillion de dollars d’obligations américaines « possèdent » en quelque sorte le géant américain aux pieds d’argile.

Sur base de ce constat, le professeur d’économie Peter Tufano de la Harvard Business School a mis au point un produit spécial baptisé « Save to Win » (épargner pour gagner). Son objectif ? Encourager l’épargne en mettant une carotte au bout. En quelque sorte, combiner le livret d’épargne avec la loterie. Ce produit a été lancé dans plusieurs petites banques du Michigan, pour ensuite se répandre dans le Nebraska, dans l’État de Washington et en Caroline du Nord. Toute personne qui économise au moins 25 $ sur un compte spécial participe à un tirage au sort (une chance par tranche de 25 $), qui permet de gagner jusqu’à 400 $ par mois. Au bout de l’année, les épargnants réguliers peuvent alors participer au tirage du jackpot, qui permet de gagner 100.000 $.

Une excellente idée : si vous ne gagnez pas, vous conservez votre argent. En fait, vous gagnez à tous les coups, vu que vous empochez les intérêts, quoiqu’il arrive. Comme l’a dit Hank Hubbart, le patron de l’une de ces petites banques : « les gens détestent épargner, mais adorent jouer. Avec ce produit d’épargne, vous jouez, mais sans risque de perdre votre mise. » Sauf si votre banque fait faillite ou que l’État décide de mettre en place une taxe comme à Chypre. Mais ça, c’est une autre histoire…

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