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Le fraudeur au loto est accusé d’avoir poussé son complice au suicide

Article publié le lundi 28 octobre 2019

Eddie Putman, ce joueur britannique qui est en prison pour s’être approprié frauduleusement un jackpot du loto, va passer 9 ans à l’ombre. Pour son complice, il n’y aura pas de procès : il a mis fin à ses jours en raison de cette triste histoire. Son ancien ami s’est confié à la presse. Il a raconté toute l’histoire, et notamment comment Putman l’a poussé à commettre l’irréparable.

prison pour le fraudeur au loto Putman

Olivier Orphelin était le petit ami de Giles Knibbs, le complice de Putman. Sans revenir en détail sur cette histoire (voir cet article sur l’arnaque au loto d’Eddie Putman pour plus de détails), Knibbs était un employé du département de la sécurité de Camelot. C’est grâce à ses informations que Putman a pu s’approprier un jackpot.

Il n’était pas au courant

Orphelin a rencontré Knibbs un an après les faits. Ce n’est que sur le tard qu’il a appris l’histoire. Selon lui, son compagnon serait toujours en vie si Putman n’avait pas été aussi avare. Des tensions sont apparues entre les 2 après que Putman ait refusé de lui payer la moitié du jackpot, comme c’était convenu.

C’est à vrai dire dans la lettre de suicide rédigée dans la lettre de son petit ami qu’il a appris ce qui s’était réellement passé.

« J’ai été aveuglé par mon respect et mon amour pour Giles. C’était un gars tellement bien, jamais je n’aurais pu imaginer qu’il ait pu faire une chose pareille. Si je pouvais lui parler aujourd’hui, je lui demanderais « pourquoi tu ne m’as rien dit, bor… Je t’aurais aidé. En ce qui concerne Eddie, il est responsable. S’il n’avait pas été aussi avare, il serait toujours en vie. C’est un homme très dangereux. »

Giles avait tellement peur de son ami qu’il avait fait installer des caméras de surveillance à son domicile. Orphelin a également indiqué que, par accident, Knibbs lui a presque révélé son terrible secret.

Les deux se sont rencontrés dans un pub environ un an après les faits, en 2011. Giles Knibbs a présenté son ami Eddie Putman au français Olivier Orphelin. Les 2 ont alors entretenu une relation amicale. Il savait que Putman était un gagnant du loto, mais il se méfiait quelque peu de ce professionnel de la construction connu pour être une grande gueule.

« Eddie était généreux et amical, je m’entendais très bien avec sa petite amie, » a déclaré Olivier. « Mais je ne l’appréciais pas particulièrement, je n’avais pas le sentiment que je pouvais lui faire confiance. C’était un gros m’as-tu-vu, qui se la racontait tout le temps. J’ai dit à Giles ce que je pensais d’Eddie, mais vu que c’était son ami je n’ai pas voulu en faire tout un plat. Je pense qu’il pensait un peu comme moi, mais il m’a dit qu’il était quelqu’un d’amusant et qu’ils faisaient des affaires tous les 2. »

Olivier avait notamment remarqué que Putman fermait toujours les rideaux de sa maison. « Même pendant la journée, car il ne voulait pas être vu. »

« Il conduisait une BMW M Sport, dont il était très fier. Sa petite amie avait aussi des voitures. Ils allaient en vacances à l’île Maurice en première classe sur British Airways. Il dépensait de l’argent, mais il faisait quand même attention à ne pas en faire trop. »

Des revenus d’origine indéterminée

Durant les débuts de leur relation, Giles avait mentionné qu’il avait travaillé pour Camelot. « Il ne travaillait pas quand je l’ai rencontré, mais il semblait avoir toujours de l’argent, » a-t-il déclaré. « Il y avait un truc que je trouvais fort bizarre : il avait toujours des billets de 50 livres dans un petit coffre. Je suppose que c’est Eddie qui lui donnait cet argent. Je sais qu’il avait aussi des économies qui lui appartenaient, j’ai vu une fois par-dessus son épaule le solde de son compte en banque, qui affichait 12.000 livres. »

En 2012, Giles a presque révélé le secret par accident. Alors qu’Olivier lisait le Sunday Mirror, il a appris que Putman avait pris 9 mois pour fraude à la sécurité sociale. Il se souvient qu’il lui avait demandé pourquoi Eddie avait fait ça alors qu’il avait gagné au loto. Giles l’a alors fusillé du regard en lui disant qu’il n’avait jamais gagné au loto. Alors qu’il demandait des précisions, son compagnon a refusé de lui en dire davantage. « Laisse tomber, » lui avait-il dit. Mais la condamnation d’Eddie a complètement changé Giles. Il a commencé à devenir anxieux et déprimé.

« Je ne comprenais pas ce qui se passait à l’époque, même si aujourd’hui tout est clair. Il attirait l’attention sur lui, et donc sur Giles. C’est à ce moment-là qu’on a commencé à parler de Putman dans la presse. Lorsqu’il est sorti de prison, Giles et Eddie pouvaient passer des heures à discuter dans son bureau. Je ne savais pas ce qu’il se tramait, mais je suppose qu’ils parlaient du partage du jackpot. »

À partir de 2015 les 2 complices ne se parlaient plus. Giles a fini par péter un plomb : il a vandalisé la voiture de son ancien ami, ses caméras de surveillance et lui a volé un portable. Lorsqu’Olivier a pris connaissance du rapport de police, il a interrogé son ami, qui s’est muré dans le silence.

Il ne pouvait bien entendu pas expliquer ses agissements à la police, sans quoi il aurait atterri en prison. Après quelques semaines de dépression, il a pris son véhicule, s’est rendu dans un lieu isolé et s’est suicidé. Le lendemain de la disparition, un ami de Giles expliqua son compagnon toute l’histoire. Il s’en est voulu de ne pas avoir compris plus tôt.

Dans la lettre de suicide qu’il a reçu, Giles a prévenu son ami de refuser tout contact avec Putman. En allant sur son ordinateur, il a découvert des livres audio pour gérer la culpabilité. Ce qui n’a pas pu faire.

Olivier Orphelin fut l’un des témoins principaux du procès. Les éléments qu’il a présentés à la cour ont permis de condamner Putman. Orphelin espère désormais que tous les actifs de Putman seront confisqués :

« Il pensait qu’il était plus malin que tout le monde, c’est ce qui aura causé sa chute. Car Giles était plus futé que lui. C’était quelqu’un de bien, qui pense toujours aux autres. Je voudrais que l’on se souvienne ainsi de lui, d’un chic type qui a fait une erreur stupide. »

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