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La privatisation de la Française des Jeux est désormais imminente

Article publié le lundi 2 septembre 2019

Cela fait un moment que l’on parle de la privatisation de la Française des Jeux. Désormais, nous sommes apparemment dans la dernière ligne droite du projet de cession d’une entreprise très rentable pour l’État. Celui-ci souhaite vendre ce joyau de famille (loto, EuroMillions, jeu à gratter, etc.) afin de financer l’innovation. Mais, selon les détracteurs du projet, il s’agit simplement d’une opération visant à réduire rapidement la dette publique française.

FDJ

La Française des Jeux : toujours plus populaire

Cette vente pose évidemment question vu la progression constante du chiffre d’affaires de la Française des jeux. À titre d’exemple, ses ventes ont progressé de 4,4 % entre 2017 et 2018. Et sur les 4 dernières années, il s’agit même d’un bond de 28 % d’un chiffre d’affaires qui atteint désormais 15,8 milliards d’euros. Pour justifier la cession de ce que l’on peut appeler une vache à lait, l’État affirme vouloir changer son fusil d’épaule. De l’État actionnaire qui touche des dividendes de sociétés qui vont bien, il veut soutenir les entreprises innovantes qui ont des difficultés à trouver des fonds.

Si l’intention est louable, on peut néanmoins se poser des questions sur les véritables motivations du gouvernement. Pourquoi ne pas financer l’innovation avec ces rentrées d’argent, qui sont sûres vu le monopole dont jouit la FDJ sur des jeux comme l’EuroMillions, les tickets à gratter, le loto, etc. ? Pour un ancien magistrat de la Cour des comptes, François Ecalle, ces déclarations ne sont simplement que de la poudre aux yeux. L’État cherche de l’argent frais pour réduire la dette. Ces parts seront donc cédées via des actions d’une entreprise qui devrait être cotée en bourse.

La privatisation de la FDJ n’a pas vraiment de justification

Habituellement, une privatisation a lieu afin de rendre une entreprise publique plus compétitive. Cependant, comme l’explique M. Ecalle, le fait que la Française des Jeux évolue dans un secteur non concurrentiel vu qu’elle possède un monopole annule les effets d’une privatisation. N’ayant aucune concurrence la société, qu’elle soit publique ou privée, est moins encouragée à pratiquer des prix bas ou à offrir un niveau élevé de service.

La privatisation en chiffres

En cédant ses parts, l’État devra faire une croix sur les 75 % environ de dividendes qu’il perçoit sur les bénéfices de la Française des jeux chaque année, à savoir 90 millions d’euros par an. On estime qu’il conservera un tiers de sa participation, ce qui signifie qu’il perdra des revenus de 60 millions par an. En échange, l’État devrait recevoir entre un et 1,5 milliard d’euros. Cela signifie qu’après 20 ans, l’État pourrait enregistrer un manque à gagner suite à cette cession. Cela dit, le monopole accordé le sera ensuite pour une période de 25 ans. Après quoi l’État pourrait tirer d’autres revenus en accordant d’autres concessions sur les jeux de tirage, les jeux à gratter, etc.

Cela dit, l’État continuera de toucher les prélèvements publics sur l’EuroMillions, le loto, les tickets à gratter, etc. Et c’est à ce poste qu’il fait véritablement son beurre : Bercy empoche plus de 3 milliards d’euros de taxe chaque année. Que la Française des jeux soit publique ou privée ne changera rien à cette manne d’argent.

FDJ : une société qui ne connaît pas la crise

Mis à part l’intermède de la crise financière de 2008, la FDJ connaît une croissance constante depuis plus de 2 décennies. Si certains estiment que les jeux de hasard sont une « taxe sur les pauvres », il faut tout de même noter que la Française des jeux est l’une des loteries du monde qui redistribue le plus les mises aux joueurs avec 67,6 % des sommes reversées. À titre d’exemple, au Royaume-Uni cette redistribution n’est que de 53 %. Cependant, en Angleterre la société doit financer bien plus de bonnes causes que la FDJ.

Les sources de la Française des jeux

Savez-vous que la française des Jeux a été créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale afin de venir en aide aux « Gueules cassées » ? Pour preuve, l’Union des blessés de la face et de la tête et la fédération André Maginot sont encore des actionnaires importants de la FDJ. Il y a d’ailleurs des voix qui s’élèvent afin de réclamer la dissolution de ces associations vu que la plupart des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale sont décédés.

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