Elliott Rodgers et ses rêves de loterie

Vous connaissez désormais tout le visage d’Elliott Rodgers, ce jeune homme qui a tué 6 personnes et en a blessé 13 autres sur fond de frustration sexuelle aux États-Unis. La presse a réussi à se procurer l’histoire de sa vie, un document de 140 pages qu’il a envoyé à quelques personnes avant de commettre ses crimes.

Dans celui-ci, il étale en long et en large sa frustration par rapport aux femmes et au sexe qu’il n’a jamais eu. Il reproche notamment à sa mère de ne pas avoir remarié un homme riche, estimant que l’argent l’aurait aidé dans son désir de conquêtes féminines.

C’est ici que la loterie entre en jeu : dans son récit, Rodgers explique qu’il s’est mis alors à croire que gagner le Megamillions était son destin. Il a commencé à y jouer de façon obsessionnelle, allant même jusqu’à faire le déplacement jusqu’en Arizona afin de pouvoir jouer au Powerball. Il écrit : « Gagner à la loterie était mon seul espoir. Je savais que j’étais destiné à de grandes choses. Cela devait être ça ! Je devais devenir le gagnant du plus gros jackpot de l’histoire.

À ce moment-là, j’ai compris que ce jackpot m’était destiné. Qui d’autre le mérite plus que moi ? J’ai subi tellement de rejet, de souffrance et d’injustice dans ma vie que cela devait être mon salut. Mon corps rempli d’espoir fiévreux, j’ai dépensé 700 $ en ticket pour ce tirage. Alors que je dépensais cet argent, je m’imaginais le sexe incroyable que je pourrais avoir avec un magnifique mannequin après être devenu riche. »

Après avoir essuyé plusieurs échecs, son projet de « jour du châtiment » envers la société devint « plus concret que jamais ». « Sans la perspective de devenir un jeune homme riche, mon existence n’a aucun sens. J’aurais dû vivre comme un puceau isolé toute ma vie. »

Elliott Rodgers est bien sûr un cas pathologique, mais très emblématique d’une société malade axée sur le désir, le narcissisme et l’argent.

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