Le "Gang du Loto" toujours en attente de ses millions : la Loterie Romande fait traîner le paiement

Imaginez remporter un jackpot de plusieurs millions, champagne, confettis, et… rien dans votre compte en banque ! C’est la situation ubuesque que vit actuellement un groupe de joueurs surnommé le "Gang du Loto" qui, quatre mois après avoir légalement "hacké" le jeu Joker de la Loterie Romande, attend toujours de toucher ses gains. Une histoire qui ferait presque passer le délai de paiement de vos impôts pour un service express !

Un coup de maître mathématique qui dérange

En janvier dernier, un groupe de joueurs particulièrement organisés a réalisé ce dont beaucoup rêvent : gagner à coup sûr à la loterie. Leur stratégie ? Rien d’illégal, juste des mathématiques bien appliquées et une logistique impressionnante. Ces "serial joueurs" ont investi environ 1,3 million de francs suisses (environ 1,35 million d’euros) pour acheter massivement des tickets du jeu Joker dans une cinquantaine de kiosques genevois, couvrant ainsi suffisamment de combinaisons pour s’assurer la victoire.

Résultat ? Un jackpot de 2,9 millions de francs et des gains annexes portant le total à 3,1 millions de francs (environ 3,25 millions d’euros). Une opération rentable qui a rapporté près de 1,8 million de bénéfice au groupe. Brillant, non ?

La Loterie Romande joue la montre

Mais voilà, quatre mois plus tard, pas un centime n’a été versé aux gagnants. La Loterie Romande, visiblement peu enthousiaste à l’idée de payer, multiplie les vérifications et les questions. Jean-Luc Moner-Banet, directeur général de la LoRo, justifie ce retard par des "vérifications légales" concernant le blanchiment d’argent et le respect de la loi fédérale sur les jeux d’argent.

"On vérifie aujourd’hui que les termes prescrits par la loi sur le blanchiment d’argent et par la loi fédérale sur les jeux d’argent sont respectés", explique-t-il dans Le Matin Dimanche.

L’un des membres du groupe, qui se présente comme "l’expert en stratégie", ne cache pas son agacement : "Vous ne vous rendez pas compte de tout ce qu’on nous demande. On fait face à un mur de questions. À peine a-t-on répondu à certaines d’entre elles que d’autres arrivent. Et cela fait trois mois que cela dure."

📌 Quand le gagnant devient suspect

Selon nos informations, l’argent utilisé pour jouer provenait d’un compte d’une grande banque suisse, déjà soumise à des obligations strictes de contrôle anti-blanchiment. Mais apparemment, cela ne suffit pas à rassurer la Loterie Romande, qui semble chercher la petite bête.

Le membre du groupe interrogé reste toutefois confiant : "Notre argent est propre, nos mises – et on a pris un énorme risque – ont été acceptées, je ne vois pas comment les gains pourraient ne pas être payés. Il est clair que si ce devait être le cas, cela finirait au tribunal."

Une question d’équité ou de mauvais perdant ?

La Loterie Romande soulève également des questions d’équité. Son directeur estime que cette façon de jouer "rompt potentiellement avec le principe d’une égalité des chances de gagner de tous les joueurs. Tout le monde ne peut pas rassembler 2 millions, et cela en quelques jours, pour être certain de gagner à un jeu de loterie."

Un argument qui fait sourire l’équipe de Tirage-Euromillions.net : depuis quand une loterie se préoccupe-t-elle de l’égalité des chances entre les joueurs ? N’est-ce pas justement le principe des jeux de hasard que chacun mise ce qu’il peut, avec les mêmes probabilités par ticket ?

💡 Le saviez-vous ?

La Loterie Romande avait même tenté de bloquer le jeu pendant près de 24 heures avant le tirage fatidique, puis changé les règles en cours de partie en imposant l’association des mises du Joker à celles du Swiss Lotto. Des mesures qui n’ont pas empêché le "Gang du Loto" de réussir son coup.

Comme le souligne judicieusement l’un des joueurs : "Dans les jeux d’argent, il y a un principe de base qui doit être respecté : si vous pouvez perdre, vous devez aussi pouvoir gagner. Et l’opérateur doit aussi accepter cela."

La morale de l’histoire

Cette affaire rappelle étrangement certains cas célèbres de casinos américains refusant de payer des joueurs ayant trouvé des failles dans leurs systèmes. La différence ? Ici, pas de triche, juste une application intelligente des probabilités.

En attendant, le "Gang du Loto" patiente, ses avocats à l’affût. Jean-Luc Moner-Banet assure que "si des réponses sont apportées à toutes nos questions, on paiera." Reste à savoir combien de questions la Loterie Romande a encore dans son sac…

Et vous, que feriez-vous avec 3,1 millions de francs suisses si vous deviez attendre quatre mois pour les toucher ? Probablement calculer les intérêts perdus, comme le fait sûrement notre "Gang du Loto" en ce moment même !

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