La loterie outre-Atlantique en ce début d’été : entre joie et affaire de police

Avec la saison estivale qui arrive, une excellente nouvelle a surpris 25 collègues d’une compagnie de fabrication de produits médicaux dans le Rhode Island. En effet, le « Providence Journal » a rapporté que ces chanceux ont gagné une cagnotte de 5 millions de dollars, ce qui leur fait, par conséquent, 250 000 dollars par personne.

Crime Scene – Do Not Cross

De quoi réjouir ces collègues qui ont affirmé jouer toutes les semaines aux loteries Powerball et Mega Millions. Cette fois-ci la chance leur a clairement souri puisqu’ils ont consécutivement gagné 1 million de dollars en cochant 5 des 6 chiffres tirés au hasard et, qui plus est, en choisissant l’« option multiple », la somme est de suite montée à 5 millions de dollars hors taxes. Nul ne doute qu’une telle somme va leur permettre de prendre leur retraite dans les meilleures conditions possible, ce qu’ils ont d’ailleurs tous dit envisager. Et comment pourrait-il être autrement lorsqu’on gagne au loto ?

Notons toutefois qu’entretemps, une autre affaire liée à la loterie a resurgi dans les médias outre-Atlantique, mais cette fois-ci elle n’a clairement pas inspiré de la joie parmi les principaux concernés.

Urooj Khan : un grand gagnant assassiné ?

En effet, l’humeur du côté de Chicago, plus particulièrement dans la famille d’Urooj Khan – l’homme qui a remporté 1 million de dollars en 2012 peu avant d’être empoisonné –, est naturellement à l’opposé des festivités autour des 25 travailleurs du Rhode Island.

En guise de rappel des faits, Urooj Khan a gagné 1 million de dollars en 2012 mais il est malheureusement décédé peu avant de recevoir son chèque. À ce propos, le soir où le drame s’est produit, il a diné avec sa femme, sa fille et son beau-père. Mort à l’issue de ce repas de famille, son décès fut initialement déclaré de cause naturelle mais, suite aux doutes de certains membres de sa famille, notamment de son frère ImTiaz Khan, le corps d’Urooj Khan a été finalement exhumé en janvier 2013. Suite à cette exhumation, le médecin légiste Stephen Cina a requalifié la mort de M. Khan en homicide par empoisonnement avec de la cyanite – ce qui a bien évidemment attiré l’attention des journalistes à travers les Etats-Unis.

Notons cependant que la seule évolution palpable dans cette affaire depuis, c’est que M. Cina vient tout juste de quitter son poste de médecin légiste, et ce près de quatre ans après un homicide qui reste tout simplement non résolu. De quoi attiser la frustration au sein de la famille Khan, notamment chez sa sœur, Meraj Khan, qui a récemment accusé l’inspecteur de police en charge d’être « trop occupé » pour ne serait-ce que « répondre à ses coups de fil ». Plus généralement, elle accuse la police de n’avoir « rien fait jusque-là » pour résoudre cette affaire pourtant d’homicide volontaire. Et ce ne sont d’ailleurs pas les propos de M. Cina, qui a récemment affirmé ne pas avoir été contacté par la police depuis 2013, qui risqueraient de remédier à la frustration de Meraj Khan.

De son côté, la police de Chicago a rétorqué auprès de The Associated Press, le 10 juin, que l’investigation demeure, au contraire, « ouverte et très active ». Anthony Guglielmi, le porte-parole de la police, a renchéri en ajoutant que tous ceux qui ont été présents au notoire diner – à savoir la fille de M. Khan, sa femme et son beau-père – ont été interrogés et qu’en plus de cela, les inspecteurs de police restent en contact avec d’autres membres de la famille afin d’éclaircir cette affaire. Il a tenu à assurer les médias et les proches de M. Khan que l’affaire est loin d’être classée sans suite.

Visiblement, cela n’a pas été suffisant pour convaincre Meraj Khan qui, en plus d’accuser la police d’un désintérêt total quant à la mort de son frère, continue de soupçonner, voire même d’intenter cet homicide par empoisonnement à la femme de M. Khan, Shabana Ansari, ainsi qu’au père de celle-ci. Dans le même registre, le frère d’Urooj Khan, ImTiaz Khan, a épaulé les accusations de Meraj Khan, en affirmant notamment que Mme Ansari a réclamé la cagnotte « peu après le décès » de son mari, mais qu’elle n’a pas pu la récupérer pour des raisons légales. Ce sont là des dires qui vont clairement à l’encontre de Shabana Ansari, qui, en suivant les conseils de son avocat, reste très discrète sur cette affaire. Récemment, elle a tout de même nié toute participation dans le meurtre de son mari. Son père en a fait d’ailleurs autant.

L’on peut donc dire que pour le moment, le flou demeure autour de cette affaire pour le moins mystérieuse. Le ou les responsables de la mort d’Urooj Khan, qui s’est installé aux États unis en 1989 en provenance de la ville indienne d’Hyderabad, sont toujours inconnus, et ce près de quatre ans après son assassinat. Notons que suite à la mort de M. Khan, tous ses biens immobiliers – lui et sa femme tenaient notamment une affaire de nettoyage de vêtement dans le quartier West Rogers Park de Chicago – et mobiliers – ce qui inclut la somme gagnée à la loterie – ont été répartis entre sa femme et sa fille, qui est actuellement sous la garde de la sœur de Mme Khan.

Concluons par dire que le manque d’avancement dans cette affaire semble laisser un goût amer à la famille Khan. Un goût à la fois d’impuissance et de frustration. En témoignent d’ailleurs les propos de sa sœur qui a récemment affirmé que « pas un seul jour ne passe » sans qu’elle « ne pense à son frère ». Elle termine par confier que quand elle regarde sa nièce, elle a l’impression de voir son frère qui vient lui demander : « pourquoi ne fais-tu fais rien à propos de tout cela ? ».

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