Loto : pour une fois, la fiscalité française est avantageuse

La France détient de nombreux tristes records mondiaux en ce qui concerne la fiscalité. Mais s’il y a bien un domaine qui est épargné, ce sont les jeux de hasard et les jeux d’argent. En effet, dans l’immense majorité des cas tous les gains sont exemptés d’impôts, que ce soit le loto, l’EuroMillions, les paris sportifs voire même le poker (sauf si on est un professionnel).

Pas de taxe sur le loto et l’EuroMillions en France ?

C’est bien juste, Bercy ne vous demandera pas un centime si vous gagnez gros au loto ou à l’EuroMillions, que ce soit 500.000 €, 1 million ou 100 millions. Par contre, vous devrez bien entendu payer des impôts par la suite si vous faites des plus-values sur vos investissements, si vous êtes soumis au nouvel impôt sur la fortune (IFI).

On se plaint souvent, et à juste titre, du fisc en France, mais en ce qui concerne ces revenus nous somment logés à très bon enseigne. Prenons par exemple le cas des États-Unis. Au pays de l’Oncle Sam les gains à la loterie sont taxés aussi bien à l’échelon fédéral que local. L’impôt national s’élève à 24 % du magot, et c’est le minimum. Sans optimisation fiscale, ce taux peut grimper jusqu’à 37 %. Donc, un gagnant qui empoche 100 millions de dollars peut potentiellement verser 37 millions à l’État. Et il ne s’agit que de la taxe fédérale…

Jackpot du loto aux États-Unis : il vaut mieux engager un expert-comptable

Vous comprenez désormais pourquoi de nombreux gagnants américains prennent leur temps avant de réclamer leur jackpot, consultent des avocats et des experts comptables. En plus de la taxe fédérale, le gagnant peut également, en fonction de son lieu de résidence, devoir payer une taxe supplémentaire (allant de 0 à 8 % fonction des Etats). Dans le pire des cas, c’est donc un taux d’imposition de 45 % qui peut être appliqué. En France, c’est zéro.

Et si on ajoute à cela le fait que le montant du jackpot est affiché sur base d’un paiement annuel étalé sur plusieurs décennies, le chiffre net que les gagnants américains empochent véritablement est encore moins élevé.

En effet, la somme totale est calculée sur base d’un montant inférieur qui est investi dans des actifs à revenu fixe qui génèrent du rendement au fil des années, et qui fournissent la différence. Si le gagnant veut l’intégralité de son argent immédiatement (l’option choisie par l’immense majorité d’entre eux), il voit son magot être amputé de 30 à 40 %. Par exemple, pour un jackpot de 444 millions du Mega Millions, l’option du paiement immédiat débouche sur un versement de 281,1 millions. Il faut encore déduire à cela les taxes. En réalité, les gagnants empochent donc plus de 2 fois moins que le montant publié.

« Précédent: Loto : après avoir dilapidé son jackpot, il affirme être plus heureux
» Suivant: Un rebondissement dans l’affaire du ticket acheté avec une carte de débit